« Du standard, quelques compositions », annonce Nicolas Vatomanga, saxophoniste et porte voix du groupe Madajazz. C’était vendredi soir, pas trop comme les autres, au Buffet du jardin à Antaninarenina. À ses côtés, une réapparition. De même, Joël Rabesolo, le gaucher guitariste, et Ndriana Kely, le batteur aux mille frappe,revenus depuis peu d’un long périple en terre étrangère. Voilà la composition d’une bande prête à emmener large les spectateurs du jour.
Dans la salle, les convives se sont mêlés aux vrais amateurs de jazz. Ces derniers sont venus sûrement à cause de l’affiche. Il y a ceux que la nuit froide et amère n’ont pas pu repousser, d’autres qui sont venus simplement chercher un peu de chaleur mélodique. « Allez on fait bouger », clame Nicolas Vatomanga après quelques titres juste à faire lever les têtes des assiettes. Il sort son « sodina », la flûte traditionnelle, et lance son guitariste et son batteur.
Le bassiste s’ajuste sur un battement régulier, les percussionistes, l’un d’eux, le chanteur du groupe Mpiarakandro, complète le tableau avec des « korintsana ».
Sodina en jazz
C’est dans ces moments que la salle prend généralement conscience du génie de Madajazz. Une formation qui offre toujours plus à chaque prestation sans froisser les puristes. Quand le jazz rencontre le terroir, ça sonne juste et la paraphe musicale se fait en douceur. Après avoir fait écouter les standards allant des
années ’30 au plus contemporain, Madajazz offre ses propres compositions. « Veloma », par exemple, une chanson loin d’être malheureuse, plutôt des jeux de basse frétillant sur une guitare à la B.B. King mais majorée d’un coup Joël Rabesolo. Une batterie, plus alignée, c’est comme si le petit Ndriana Kely s’est assagi ou s’est bonifié. Madajazz a offert une prestation digne d’un vrai clubber de jazz.

Maminirina Rado
Lundi 15 juillet 2013 source lexpressmada.com